jackguitar

la guitare éclectrique de Jacques Vannet

Jack a dit...

L’origine de la musique en Inde

Brahma, Dieu créateur, se retira de lui-même pour créer un être hors de lui-même. Cette création était sa fille, il en tomba amoureux, il en fut jaloux,
carrément paranoïaque au point de se faire pousser cinq têtes afin de la
contempler et la surveiller en permanence. Il en fit son épouse. Cette
déesse, du nom de Saravashti, poussa celui qui était son père et son époux à
révéler l’existence des védas à l’espèce humaine. Usufruit de la
connaissance de ces hymnes sacrés : l’alphabet, l’écriture, le langage et, par
l’intermédiaire de l’union entre Brahma et Saravashti, la législation. Vêtue
d’un sari blanc, Saravashti règne sur l’éloquence et les arts. L’iconographie
la représente accompagnée d’un cygne supposé avoir un bec si fin qu’il lui
permet de distinguer le lait pur d’un mélange de lait et d’eau. Son nom
signifie « le flot », le « verbe originel ». Omnipotente, elle possède quatre
bras, comme pour appuyer son omniprésence dans le monde spirituel et le
monde physique. « Ses quatre mains dénotent quatre aspects différents de
sa personnalité. Sa main supérieure droite symbolise l’esprit, celle du bas,
l’ego. La sagesse est représentée par sa main supérieure gauche, tandis que
sa main inférieure gauche représente la conscience. Dans une main elle
tient les Védas, livre d’écritures sacrées, dans une autre un rosaire. Avec
ses deux autres mains elle joue d’un instrument à cordes, la Veena, sorte de
luth à manche long, symbole de l’art. »

Philippe Gumplowicz (2019). La musique agit plus intimement sur nous : Ce que disent les mythes sur la musique , Revue de musicologie (hal-02171199)

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Qu’est-ce qu’une bonne chanson ?

Mélodie

"la mélodie est la manifestation supérieure du génie musical"
Oui, je sais ce que cette définition encyclopédique a de péremptoire, cependant au fil de mon expérience, force m'est de constater la justesse de cette affirmation. Essayez de composer une mélodie et vous comprendrez…

Un point remarquable dans cette chanson : la respiration entre les phrases ou à l'intérieur de celles-ci : Oh yeah I'll – pause – tell you something – pause – etc. Cette façon de chanter tranche avec les styles qui les ont influencés : le blues, le rock'n'roll, Franck Sinatra…

Ce que disent les mots, la musique peut-elle le dire ? Je ne pense pas. Je pense plutôt comme Stravinsky que la musique va au-delà des mots… Mais par contre, je pense qu'on peut affirmer sans crainte que la mélodie participe au sens des mots.

Le couplet

D'abord, une très belle entrée de la voix : Mi sur accord de D7… Deuxième point remarquable, mesures 8 et 9 : "I think you'll understand". Il me semble que la musique caractérise ce que le texte sous-entend : La phrase "Je pense que tu comprendras" exprime le doute… Le "je pense" sonne comme un "j'espère". L'harmonie de Mi mineur portée par l'accord de dominante secondaire B7 (C'est seulement avec cet accord que nous entrons en Mi mineur car Mi mineur existe déjà en Sol majeur). Et le mineur apporte toujours une nuance un peu triste, mélancolique, etc.

I Want to Hold your Hand - couplet 1

La même phrase mélodique est reprise un peu plus loin (mesures 12-13) mais cette fois, changement de registre (au propre comme au figuré) : la voix hurle "I want to hold your hand" ! Au cas où la personne à qui s'adresse cette chanson n'aurait pas compris ("you'll understand") 4 mesures plus tôt. Et cette fois, on se fait plus précis. Puis on enchaîne sur le refrain.

Le refrain

I Want to Hold your Hand - refrain

Je pense qu'ici, tout le monde peut se rendre compte que la mélodie suit le claironnement joyeux des paroles "I want to hold your hand" ! D'ailleurs, on ne constate aussi aucune ambiguité dans l'harmonie. Pas d'accords mineurs sombres, uniquement les degrés I IV V, à peine un VI sans paroles (uniquement des vocalises qui prolongent "Hand"). Une cadence parfaite et on retourne au couplet.
Remarquez au passage l'harmonisation intéressante des 2 voix (mesure 14) avec la septième qui ne descend pas au Si mais remonte au Ré pour produire une quarte puissante sur le I de la mesure 15.

Pendant que j'y suis, un mot de la fin de la chanson : le refrain est répété une fois de plus avec la fameuse nuance de doute vue dans le couplet ci-dessus, puis on finit avec une cadence parfaite sur "I want to hold tour hand", en se crispant un peu (2 triolets de noires) sur la fin de la phrase avant de conclure.

Le pont

Les paroles se font plus sentimentales (presqu'intimes), on est sur le ton de la confidence. La mélodie s'adoucit aussi, la voix et l'accompagnement baissent le volume. On module en Do majeur avec un II V I qui surprend au sortir du I en Sol majeur. "And when I touch you, I feel happy inside".
Un nouveau II V I en Do : "It's such a feeling that my love I can't hide".
Non vraiment cet amour, il ne peut le cacher, et il insiste en répétant encore 2 fois cette phrase. La mélodie se répète elle aussi. Sur les degrés IV et V qui n'arrivent pas à résoudre sur le I, qui voudraient eux aussi sans doute crier cet amour impossible à cacher plus longtemps… D'ailleurs une des voix se met à monter assez haut en s'écartant de la voix inférieure (mesures 38-40).

I Want to Hold your Hand - pont

6 Responses

  1. Bonjour,

    enfin une analyse interessante sur une chanson des Beatles ; une "vraie" analyse en profondeur émanant d'un musicien ayant une culture classique

    additionnée d'une culture "pop" ; un vrai décortiquage de la chanson avec des explications techniques ce qui est assez rare .

    Je vous laisse un lien d'un blog en cours d'élaboration ou je parle moi aussi des Beatles dans la rubrique mes compos, si vous avez quelques instants à y consacrer . musique-agora mes compos

    Je pense que l'essentiel du génie des Beatles est de ne pas être passé par un "moule" académique, par le fait de ne pas connaître le solfège et tout ce qui va avec c'est à dire le matraquage d'une musique tonale marqué par la musique classique Ils sont revenus à l'essence même de la musique, c'est à dire le naturel comme les chansons populaires anciennes ; sans le carcan de la mesure, des rythmes des tonalités et des règles d'harmonie . En cela, ils ont été aidé par l'apparition du jazz qui a fait volé en éclat tout cet académisme et ils ont su assimilé toutes les nouveautés apportées par le jazz et données dans le rock .Puis les heures passées de 1956 à 1962 notamment) à jouer des mélodies populaires de toutes sortes dans des caves enfumées (Chansons à danser, chansons de jazz, de comédies musicales de blues, de rocks ….) ont germées dans le cerveau de 2 mélodistes de génie qui ont révolutionner la musique de la fin du XXème siècle

    Voilà, Il y aurait encore beaucoup à dire sur les Beatles …. J'ai commencé sur mon blog

    Bravo pour votre site très interessant

                                   Jeff Piano

    le naturel, la mélodie qui coule de source

    1. Merci Jeff,

      Que dire de plus ? Nous aimons les Beatles tous les deux manifestement ;-) J’irai regarder votre blog à l’occasion. A suivre.

      Musicalement vôtre

      Jack

  2. « D’après certains auteurs, ce serait même la première chanson de l’histoire à employer le tutoiement… » Ah bon ? « Au clair de la lune, mon ami Pierrot, prête-moi ta plume pour écrire un mot », c’est un peu avant les Beatles, non ? :-) Mais c’est un détail, et en tout cas merci pour ces articles bien intéressants et formateurs !

    1. Bonjour Louis,

      Si « tu » regardes bien, l’auteur tutoie Pierrot, tandis que les Beatles tutoient… qui ?

      Merci à toi

      Jack

    1. Merci de ton retour sur mes différents posts. Malheureusement, je n’ai plus guère le temps d’en écrire de nouveaux, alors que j’ai de la matière…

      Salutations guitaristiques

      Jack

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