jackguitar

la guitare éclectrique de Jacques Vannet

Jack a dit...

Synesthésie

La perception synesthésique est la règle, et, si nous ne nous en apercevons pas, c’est parce que le savoir scientifique déplace l’expérience et que nous avons désappris de voir, d’entendre et, en général, de sentir, pour déduire de notre organisation corporelle et du monde tel que le conçoit le physicien ce que nous devons voir, entendre et sentir.

Maurice Merleau-Ponty (). Phénoménologie de la perception , Gallimard NRF, p. 265

Les différents genres de musique

Voici ce qu'écrit Paul Berthier dans son ouvrage sur Rameau paru en 1957 au sujet des genres de musique. Ça n'a pas tellement changé je trouve ;-)

"On peut distinguer dans la musique divers genres, selon les moyens qu'elle emploie et les résultats qu'elle produit ; ces genres, bien entendu, se mêlent et se compénètrent et ne sont pas tranchés au couteau. On pourrait distinguer, par exemple, la musique-littérature, à quoi le Romantisme s'est complu, sur laquelle une histoire est toujours à raconter ; il y a la musique-peinture qui exprime la nature, le décor, la couleur du temps ou des flots, dans laquelle Debussy, celui surtout du Faune, des Nocturnes et des Préludes, eut d'étonnantes réussites ; il y a la musique-architecture, qui a l'honneur de compter parmi les siens Beethoven lui-même, habile à construire d'immenses édifices sonores même avec des matériaux de petite dimension, avec des murs de petit appareil ; il y a la musique-théâtre, plus théâtre que musique, où Gluck fit merveille, ce que Debussy ne lui pardonnera pas ; il y a la musique-danse, la musique-imitation, la musique-variété, qu'on entend, plus qu'on ne l'écoute, la musique-bruit, sans parler de la « musique d'ameublement » d'Erik Satie ; il y a même ici ou là, la musique-philosophie, du moins certains l'affirment. Or, la musique de Rameau, c'est simplement la musique-musique, celle qui triomphe par les seuls moyens et attributs de la musique : la mélodie, parée de richesse et de variétés, le rythme aux mille ressources et qui se renouvelle sans fin, l'harmonie qui sort toute neuve de ses mains avec une plénitude dont nous demeurons étonnés, l'assemblage des timbres et les écritures instrumentales ou vocales auxquels le temps n'a fait aucun tort."

Paul Berthier, Réflexions sur l'Art et la Vie de Jean-Philippe Rameau (1683 – 1764), Editions Picard, Paris, 1957, p.27

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