la conduite des voix en jazz / Contrepoint / Accompagnement
Dans cet article, j’examinerai les principes du voice-leading et de l’accompagnement de jazz à la guitare.
Le jazz c’est d’abord une mélodie harmonisée et en ce sens, je pense qu’il est abusif de parler de conduite des voix en jazz : le jazz ça n’est pas du contrepoint !
Le contrepoint jazz
Le terme voice-leading signifie littéralement « conduite des voix » mais je pense que ce terme est mal choisi dans le contexte du jazz. En effet, en jazz, il n’y a pas de véritable indépendance des voix comme on en voyait dans le contrepoint traditionnel. Il y a rarement, dans le cadre d’un arrangement, plusieurs mélodies qui se superposent simultanément. Le jazz est plutôt, dans sa forme originale, constitué d’une mélodie accompagnée. Quand on écrit un arrangement pour 3 cuivres par exemple, on essaie plutôt d’obtenir un son d’ensemble, tout en rendant chaque voix intéressante pour l’instrumentiste, la réunion des 3 voix donnant le son des accords de l’accompagnement. Bien sûr, l’élément rythmique dans le jazz est aussi primordial.
Voice-leading pour le guitariste
Le travail traditionnel du voice-leading en jazz commence par une mélodie jouée en accords, cad plutôt par des accords dont la première voix est la mélodie. Le rythme est celui de la mélodie avec toutes les variations dues au talent du guitariste ;-)
Accords de 3 sons
Les accords de 3 sons (triades) ne sont pas des accords de débutant comme on pourrait le penser, mais des accords faciles à jouer et donc très mobiles sur le manche. De plus, par le jeu des substitutions et des enrichissements, on peut faire des choses vraiment très intéressantes. Une autre chose à considérer est le son light de ces accords à la guitare, ce qui permet une bonne entente avec le bassiste et le pianiste le cas échéant.
Juste une remarque en passant : un guitariste de rock aurait aussi tout intérêt à travailler ce genre d’accords…
Au travail
Dans l’exemple ci-dessous, voici les triades de Am, D7 et G. En ajoutant la gamme majeure de Sol à la première voix, on obtient toutes sortes d’accords qu’il n’est pas utile de nommer (le chiffrage des accords doit rester simple et être un guide pour l’accompagnateur). Sur D7, on peut se contenter de continuer à jouer en Am, ce qui donne des D7 enrichis (peu importent les noms).
Mes recommandations sont les suivantes :
- jouez n’importe quelle mélodie qui vous passe par la tête (même « petit papa Noël ») avec ce principe pour consolider vos connaissances.
- mémorisez des mélodies
- incorporez la gamme de Sol à la deuxième et à la troisième voix des accords, ce qui donner des sonorités intéressantes.
- travaillez aussi les triades sur les cordes 2, 3 et 4 pour descendre dans le grave.
- attention à la première voix des accords (même un sourd l’entend ;-)
- produire une mélodie intéressante (contrechant)
- attention à ne pas gêner la mélodie si vous accompagnez quelqu’un (gaffe aux demi-tons)
- ne pas trop surcharger en accompagnant (écouter les autres)
3 Responses
même remarque. Dommage que dans ce principe contrapontique (même si , dans cet exemple , on pourrait plus parler d’homophonie) nous n’ayons pas la clé pour apprécier à sa juste valeur cette suite d’accord.
bonjour,
Je débute en impro jazz, et en ce moment je commence à travailler l’enchainement des voix dans les accords. J’ai déjà quelques pistes de réflexion, mais j’avoue que j’aimerais comprendre ceux que tu exposes …. sauf que je ne sais pas lire les grilles de guitare (je joue du piano ).
Au cas où tu pourrais « transposer » tes exemples sur des portées, cela serait bien, mais tu n’as peut être pas le temps.
Donc au cas où … cela m’intéresserais
Cordialement
Sophie
Bonjour Sophie
Malheureusement je n’arrive plus à remettre la main sur les fichiers MIDI originaux…
Sincèrement désolé
Merci de ta visite
Jack