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la guitare éclectrique de Jacques Vannet

Jack a dit...

Musak

Muzak est une entreprise américaine, créée en 1920, qui produit et diffuse mondialement des programmes de musique standardisée à des restaurants, ascenseurs, aéroports etc. On désigne maintenant de la mauvaise musique par ce terme : de la musak.

Jacques Vannet

La gamme mineure mélodique

le son du jazz ?

Dans cet article, nous étudierons la gamme mineure mélodique, souvent appelée gamme mineure jazz, et ses implications dans l’improvisation.

Structure de la gamme mineure mélodique

Tout d’abord, je tiens à préciser que dans le jazz, on n’utilise que la forme ascendante de cette gamme, à la différence de la musique classique.

Voici cette gamme en La mineur : La Si Do Ré Mi Fa# Sol# La

Voici un doigté La mineur mélodique

astuce : pour ne pas avoir à apprendre de nouveaux doigtés, il suffit de baisser la tierce de la gamme majeure de même nom

Usages de la gamme mineure mélodique

Le premier usage est de jouer cette gamme sur un accord mineur. Ca donne une sonorité un peu triste qu’on retrouve chez Horace Silver (Nica’s Dream par exemple). Dans ce cas, l’accord est plutôt un Am avec une 7ème majeure.

Mais, à mon avis, ce qui rend la gamme mineure mélodique plus intéressante est son usage sur un accord de 7ème de dominante (généralement appelés septièmes).

A propos des accords de dominantes, il convient de considérer 2 cas :

  1. l’accord résout (V7 -> I)
  2. l’accord ne résout pas

L’accord résout

Dans ce cas, on utilise la gamme mineure mélodique située un demi-ton au-dessus de l’accord de septième : G7 -> C = Ab mineure mélodique

résolution de l’accord de dominante

l’accord ne résout pas

Si l’accord ne résout pas, alors on utilise la gamme mineure mélodique dont la tonique (première note d’une gamme) est située sur la quinte de l’accord de septième.

Exemple : G7 = D mineure mélodique

l’accord de dominante  ne résoud pas

Un exemple de septième qui ne résout pas est le 2ème accord d’un blues

ici le D7 : A7 | D7 | A7 | A7 ||

Dans ce cas, on pourra jouer en La mineure mélodique (voir doigté plus haut). Ca donnera tout de suite un son jazz ;-)

Exemples

Sur un II V I en Do majeur, l’accord de G7 résout, donc on utilise Ab mineure mélodique (Par extension, il suffit donc de jouer comme si on était en Ab mineur).

un II V I en C

Dans l’exemple ci-dessus, l’accord de dominante est altéré (alt), ce qui veut dire qu’on ajoute la quinte augmentée ou diminuée et/ou la neuvième augmentée ou diminuée

exemples : G7#5b9 G7#5#9

Voici un autre doigté pour jouer le même plan

un autre doigté

D’une manière générale, n’hésitez pas à utiliser des repères visuels pour mémoriser des plans de manière à pouvoir les jouer dans d’autres tonalités. Pour le plan ci-dessus, voici les positions d’accords sur le manche qui me servent de guide

accompagnement II V I

Pour finir, voici une petite impro sur la grille de Take The A Train qui vous permettra de voir les 2 cas d’utilisation de la gamme mineure mélodique.

Take the A Train

Voilà, c’est tout pour le moment, amusez-vous bien ;-)

20 réponses

  1. Hello,

    Je souhaiterais ajouter une autre approche, qui est très courante en Hardbop (ou en blues Bebop) : utilisation de la gamme mineure mélodique sur I, avec des alternances en penta blues mineure.

    Sur un blues en A7 : utiliser A mineure mélodique.

    A noter que si on continue à phraser en A mineure mélodique sur le degrès blues IV : on est en IV bartok (un accord 7 qui ne résoud pas), et on est en mixolydien-b6 sur le V.

    Exemple parmi tant d’autres : le Tenor Madness de Sonny Rollins (qui est en Bb7)

    1. Oui, merci de cette remarque. D’une manière plus générale, on peut jouer n’importe quelle gamme sur n’importe quel accord, tout est question de musicalité, de la façon dont on amène les choses, sur quels degrés on insiste, etc. Le but étant toujours de faire de la musique. La gamme n’est qu’une forme « défective » d’une véritable mélodie. 

  2. Dans le cas d’un accord 7 isolé (qui n’est pas le V ou le bII d’une cadence, donc pas de résolution derrière) : il est préférable d’utiliser la terminologie modale : au lieu de parler de gamme min mélodique qui démarre une quinte au dessus de la tonique de l’accord ; il est plus logique de parler tout simplement de la gamme de Bartok de même tonique que l’accord, ou encore du mode lydien dominante de même tonique que l’accord.

    En résumé : sur G7 (isolé) on joue G bartok, ou G lydien dominante.

    Bartok = lydien dominante = #4 b7

    dans le cas d’un accord V faisant partie d’un cadence, si le tempo est lent ou si l’accord dure plus d’une mesure, il est habituel de jouer un super-locrien dessus (super locrien est le vrai nom de la gamme mineure mélodique qui démarre 1/2 ton au dessus de la tonique de l’accord.

    En résumé : sur G7 (V de cadence) on joue G super-locrien (b2 b3 b4 b5 b6 b7)

    Si l’accord 7 est un accord V ou bII « de passage », on n’aura pas le temps de phraser en faisant ressortir le super-locrien, il vaut mieux essayer d’improviser réellement dans la tonalité de I (accord de résolution), plutôt que de réciter son mode super-locrien à toute vitesse…

    1. Bonsoir ami musicien,

      Préférable ? Non ! C’est une question de point de vue. De mon point de vue, la terminologie modale serait plutôt réservée à la musique modale, ce que sont certains airs de jazz bien entendu.
      Pour ma part, je trouve préférable de penser mineur mélodique pour plusieurs raisons : 1) éviter d’apprendre de nouveaux doigtés 2) penser substitution (G7 -> Abm7 / Db7) 3) Jouer mineur (à la Pat Martino).

      Après, à chacun de choisir ce qui lui est préférable ;-) Merci encore pour ton point de vue

      Cordialement,

      Jack

      1. Effectivement il n’y a pas d’approche meilleure qu’une autre, l’harmonie n’est qu’un outil, et chacun se sert d’un outil de la façon qu’il estime la plus efficace.

        Néanmoins, je pense qu’il est judicieux de différencier les modes en tant qu’outil harmonique et la musique modale : les modes ne sont que des gammes comme les autres, eolien en est un exemple classique.

        Mon avis est le suivant : si on a une approche tonale, alors il n’est pas judicieux de se poser la question de quelle gamme utiliser sur un V. Dans l’approche tonale on jouera la tonalité I sur le V en mettant en évidence le triton tonal (la quarte et la septième) si la cadence est conclusive, ou en évitant le triton tonal si la cadence est « de passage ». Si le V dure suffisamment longtemps pour qu’il soit musicalement pertinent de phraser un peu « out », alors pourquoi pas utiliser un super-locrien, mais ce n’est plus une « approche tonale », bien que le morceau reste quand à lui tonal (cadence).

        D’une façon générale, si on choisi de raisonner « par accord » (et non plus par cadence) on n’est pas pour autant dans la « musique modale », mais c’est une « approche modale ». Hors les différents degrés d’une gamme ne prennent leur couleur que par rapport à la référence constituée par la fondamentale de l’accord. Donc quand on décide d’avoir cette approche « un accord – une gamme » : il est selon moi très important de toujours décrire une gamme que l’on joue sur l’accord en la chiffrant par rapport à la fondamentale de l’accord. De cette façon les degrés (altérés, ou pas) de la gamme et les couleurs qu’ils introduisent sont logiques et « compréhensibles ». C’est également plus simple « mémo-techniquement » parlant, et plus rapide à l’exécution.

        A bientôt
        JP

        1. Bonjour, m’intéressant depuis peu à l’approche « Jazz » de la guitare (après des années de pratiques récréatives) je trouve ce site passionnant, non seulement ces publications, mais aussi certains commentaires qui reflètent bien souvent la complexité du style et les questions que l’on peut se poser quand on aborde cette approche de la guitare.

          Merci beaucoup votre travail, je ne manquerai pas de parler de ce site autour de moi.

          Adrien.

          1. Merci beaucoup Adrien.
            Même si je en fais pas ce site pour recueillir des compliments, ça fait toujours plaisir de voir qu’on « travaille » pour quelque chose ou quelqu’un.
            Effectivement, vous avez raison, les commentaires sont enrichissants car je n’ai pas la science infuse non plus ;-)
            A bientôt

            Jack

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