jackguitar

la guitare éclectrique de Jacques Vannet

Jack a dit...

Composer avec un ordinateur ?

Aujourd'hui on peut faire de la musique avec des ordinateurs, mais l'ordinateur a toujours existé dans la tête des compositeurs.

Milan Kundera (1995). L'Art du roman , Gallimard

Histoire de mon oreille

Suite à la lecture du livre de François Pachet, Histoire d’une oreille, je me suis lancé dans la rédaction d’un article qui recense tous les morceaux en forme de madeleine stockés dans ma mémoire profonde ;-)

Que François Pachet me pardonne cet emprunt en forme d’hommage à son livre Histoire d’une oreille dont je recommande la lecture à tous les musiciens qui s’interrogent sur la genèse de leur écoute, leurs choix et goûts musicaux.

Sur Facebook, il circule des listes de vos 10 albums préférés, ce qui serait vraiment difficile à établir pour moi et qui varie beaucoup selon les époques… À la place, je vais vous présenter – ce qui me semble plus intéressant – la liste des morceaux (ou albums) qui sont toujours présents à ma mémoire. Je ne les écoute d’ailleurs plus guère, à part fortuitement, à la radio. Pas besoin de les réécouter, ils sont toujours là, sous une forme ou une autre.
Les voici, dans aucun ordre particulier du coup ;-)

The Beatles (Double Blanc), The Beatles, 1968

La maison de campagne de mes parents à Ameugny vers Taizé (71), l’été, la campagne bourguignonne, I’ve Got a Feeling chantée à tue-tête, accompagné à la guitare sèche par Olivier – un copain de mon frangin – et moi. I’ve got a feeling, a feeling deep inside, oh yeah!

Deep Purple In Rock, Deep Purple, 1970

Deep Purple In Rock, Deep Purple, 1970

La batterie de Ian Paice, j’ai commencé par jouer de la batterie. Et toujours les chanteurs qui « gueulent », au grand dam de mes parents ;-)

Aqualung, Jethro Tull, 1971

J’aime toujours beaucoup cet album où il n’y a rien à jeter, les guitares de Martin Barre sont lumineuses (un autre Clapton…)

The Cry Of Love, Jimi Hendrix, 1971

Mon premier album acheté sur un marché de Chalon 18 francs… Le poster de Jimi dans ma chambre d’adolescent, déchiré par mon père lors d’une engueulade. Je découvre avec stupeur en rentrant chez mes parents, que le type dont je viens d’acquérir le disque, est mort, en regardant le verso de la pochette… Quelque temps après, mes premières payes de chez Chabert & Duval – fabrique de cuisines – me permettront d’acquérir la strat noire avec le maple neck, d’occasion chez Chevrier (magasin de musique, rue Général Leclerc, Chalon-sur-Saône), la même que Jimi ! Bon, j’avais pas d’ampli par contre, donc j’ai gratté un moment en silence ;-)

Broken Barricades, Procol Harum

Broken Barricades, Procol Harum, 1971

Un album découvert par Boubou – un copain batteur avec qui je ferai mon premier concert quelque temps plus tard – et écouté maintes fois chez lui. Avec ce genre de groupes et de morceaux, je vais aborder progressivement de nouveaux rivages musicaux qui m’emmèneront petit à petit vers la musique classique et contemporaine ensuite.

Led Zeppelin II

Led Zeppelin II, Led Zeppelin, 1969

Le 45 tours Good Times, Bad Times / Communication Breakdown rapporté par un moniteur en colo et écouté en boucle avec quelques gredins fréquentés alors. On faisait sembler de jouer (déjà du hair guitar), moi à la basse sur un balai. Et on s’engueulait pour savoir si le riff d’intro était joué à la guitare ou à la basse (sic). Il faut dire qu’à l’époque, on n’avait encore jamais entendu la distorsion sur les guitares… Et la basse, on ne savait pas ce que c’était, vu qu’on ne l’entendait pas sur nos tourne-disques pourris d’alors. Et le bassiste était donc l’instrumentiste mystérieux pour nous alors. La batterie, ok, on voyait ce que c’était, le chant, bien évidemment, et la guitare oui. Donc, tous les sons « bizarres » étaient attribués à cet instrument encore jamais vu (pas encore de magazines musicaux à portée de main et pas de télé à la maison. Et pas de retransmission de groupes chevelus non plus d’ailleurs haha)

Black Sabbath vol. 4

Vol. 4, Black Sabbath, 1972

D’autres potes encore, qui aimaient les guitares saturées comme moi, les prémisses du hard-rock qui s’appelait encore pop à l’époque chez Bertrand & Farion, disquaires à Chalon-sur-Saône

MC5, Kick Out The Jams

Kick Out The Jams, MC5, 1969

Là aussi la pochette, et le grand frère d’un copain qui nous l’a fait découvrir. Première rencontre avec des filles aussi… Et la clope… Et le reste… Et mon père qui l’a cassé dans un accès de colère… Que de souvenirs liés à ce disque !

Meddle, Pink Floyd

Meddle, Pink Floyd, 1971

Disque écouté tous les soirs avec mon frangin pour s’endormir (enfin surtout la face B Echoes et ses 23 minutes, puisqu’à l’époque il fallait retourner les disques et qu’aucun de nous ne voulait se relever changer de face)

Through The Past, Darkly (Big Hits Vol. 2), The Rolling Stones

Through The Past, Darkly (Big Hits Vol. 2), The Rolling Stones, 1969

La pochette hexagonale qui s’ouvrait… où ça va se nicher parfois ;-) Et mon premier 45 tours : Jumpin’ Jack Flash et sa face B Child of the Moon

Epitath

Le premier morceau que j’ai appris à jouer à la guitare sèche (cette expression…). Un copain plus âgé que je fréquentais alors, Rémi – le grand frère -, partant en vacances d’été, me prête sa guitare : une guitare classique montée en cordes acier très souples (Picato 0,7, si si ça existait…). Et me voilà parti un mois chez ma grand-mère maternelle, avec ma guitare pour seule distraction (je n’en voulais pas d’autre d’ailleurs) et je cherche les accords d’Epitath, chanson jouée avec mon pote avant son départ. J’étais batteur alors et ma batterie était stockée dans son grenier parce je ne pouvais pas jouer chez mes parents qui habitaient un F4 dans un immeuble en centre ville… Rémi m’avait écrit le nom des accords sur un petit papier : Mi mineur (facile), Ré majeur (aïe, faut bien placer les doigts et bien se couper les ongles de main gauche pour bien faire sonner la chanterelle), Do majeur (position assez naturelle), Si7 (l’horreur… Le pire accord après les barrés). Et me voilà parti à répéter mes accords en boucle pendant un mois… Ah ah, je m’apercevrai, des années après, que le troisième accord était en fait un La mineur dans la chanson originale (découverte de la relative mineure mine de rien ;-) ) Je découvrirai aussi, bien plus tard, toute la richesse des accords et du jeu de Robert Fripp dans cette chanson : Mi mineur avec neuvième majeure, harmoniques, etc.


En écrivant ce papier, je m’aperçois que les souvenirs affluent à chaque album évoqué et finalement, je me dis que je vais peut-être moi aussi écrire une histoire de mon oreille liée à des morceaux plutôt de que des albums. A suivre donc…

Jack

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