La musique sérielle est trop mécanique…
La méthode sérielle était trop mécanique, au sens où l'idée de devoir explorer les douze sons tout le temps revenait quelque peu à tourner en rond. Cela tendait à devenir monotone. Vous ne pouviez pas insister sur une idée, ou sur quelques notes, pendant un temps assez long, puis passer à un autre groupe de notes, comme j'aime le faire, c'est-à-dire me baser principalement sur des idées harmoniques plutôt que linéaires, comme chez Schoenberg. Ce que je fais, c'est utiliser certains types d'harmonie, que je ressens comme une possibilité d'unifier la pièce, exactement comme cela se passe généralement avec les modèles plus anciens. Et c'est cette organisation harmonique qui, je l'espère fait tenir l'œuvre et lui donne ce que vous appelez son aspect organique. Après tout, un organisme, c'est ce qui possède un système unifié tout du long ; chacune de ses parties est vivante et possède son propre développement, et c'est précisément ce que je tente d'obtenir.
Elliott Carter
Une réponse
A mon avis il ne faut pas être si radical quant à l’apréhention du contrepoint libre.Il est vrai que dans les traités relatifs aux techniques d’écriture et formes de composition musicale,on recommande à l’élève devenir maitre de sa plume avant de se laisser aller à sa liberté.Laquelle liberté d’écriture vient tout seul comme conséquence de l’expérience en tant que compositeur;à ce stade donc,les principes en tout cas dans leur respect sont au service de l’inspiration et ne constituent donc plus une fin en soit comme le serait un devoir d’école.L’essenciel en musique avant tout c’est l’effet produit sur l’auditeur à l’exécution:l’art de combiner des sons d’une manière agréable à l’oreille.Ainsi la différence entre le contrepointiste rigoureux et celui libre apparaitrait beaucoup plus à l’analyse qu’à l’audition.En témoigne l’effet des impro à l’orgue des fugati.Merci.