L’origine de la musique en Inde
Brahma, Dieu créateur, se retira de lui-même pour créer un être hors de lui-même. Cette création était sa fille, il en tomba amoureux, il en fut jaloux, carrément paranoïaque au point de se faire pousser cinq têtes afin de la contempler et la surveiller en permanence. Il en fit son épouse. Cette déesse, du nom de Saravashti, poussa celui qui était son père et son époux à révéler l’existence des védas à l’espèce humaine. Usufruit de la connaissance de ces hymnes sacrés : l’alphabet, l’écriture, le langage et, par
l’intermédiaire de l’union entre Brahma et Saravashti, la législation. Vêtue d’un sari blanc, Saravashti règne sur l’éloquence et les arts. L’iconographie la représente accompagnée d’un cygne supposé avoir un bec si fin qu’il lui permet de distinguer le lait pur d’un mélange de lait et d’eau. Son nom signifie « le flot », le « verbe originel ». Omnipotente, elle possède quatre bras, comme pour appuyer son omniprésence dans le monde spirituel et le monde physique. « Ses quatre mains dénotent quatre aspects différents de sa personnalité. Sa main supérieure droite symbolise l’esprit, celle du bas, l’ego. La sagesse est représentée par sa main supérieure gauche, tandis que sa main inférieure gauche représente la conscience. Dans une main elle tient les Védas, livre d’écritures sacrées, dans une autre un rosaire. Avec ses deux autres mains elle joue d’un instrument à cordes, la Veena, sorte de
luth à manche long, symbole de l’art. »
Philippe Gumplowicz
(2019). La musique agit plus intimement sur nous : Ce que disent les mythes sur la musique
, Revue de musicologie (hal-02171199)