jackguitar

la guitare éclectrique de Jacques Vannet

Jack a dit...

Les mots pour dire les sons

Il n'y avait pas assez d'heures dans ses journées pour noter dans ses carnets et sur ses petits feuillets de partitions tout ce qui l'enchantait.
Il notait le clapot de la pluie dans la mare.
Le cliquetis de la chaîne de fer du puits qui cogne contre l'étrange cloche du seau vide qui descend dans l'ombre verticale du cercle des pierres.
Il notait le battement de la porte des chiottes faites en pauvres lattes de bois ajourées, à l'entrée du jardin, près du compost, qui bat dès qu'il y a du vent, et l'attache de laiton qui tinte quand on la referme sur soir et qu'on s'accroupit sur la fosse de la tinette.
Il restitue les multiples et petites gouttelettes de sons du pétillement du feu, le bois qui claque, et le subit essor des flammes qui fusent quand la bûche cesse tout à coup d'être humide, quand elle s'embrase, dans un grand souffle imprévisible, au fond de l'âtre, comme un dieu qui passe.

Pascal Quignard (2017). Dans ce jardin qu'on aimait , Grasset

L’enseignement de la musique selon Arnold Schoenberg

Arnold Schoenberg et la pédagogie

L’enseignement de la musique est un métier difficile que j’ai exercé pendant plusieurs années. J’espère avoir bien digéré les enseignements de Schoenberg ;-) dont je vous présente une facette ici…

Ce livre est né de ce que m’apprirent mes élèves. Lorsque j’enseignais, je ne cherchais jamais à dire uniquement aux élèves "ce que je sais", mais plutôt ce qu’ils ne savaient pas. Cependant, même si par là déjà je me sentais contraint de trouver pour chacun d’eux quelque chose de nouveau, le plus important n’était pas vraiment là. En effet, je m’efforçais surtout de dévoiler à mes élèves l’essence même de gisements profonds et, pour cela, jamais je ne fis référence à des règles rigides qui enserrent habituellement – et avec tant de soin – le cerveau d’un élève.

Et ça continue dans la même veine ;-)

Tout se résolvait, en fait, par des indications qui, d’ordinaire, pour l’élève comme pour le maître, ne présentent aucun caractère de contrainte. Si l’élève réusssit mieux sans ces indications, qu’il s’en passe. Mais l’enseignant doit avoir le courage de se compromettre et ne pas faire de sa personne un êttre infaillible qui sait tout et jamais ne se fourvoie. Il faut, bien au contraire, qu’il se montre l’infatigable et éternel chercheur qui, parfois, peut trouver. Pourquoi vouloir jouer au demi-dieu ? Pourquoi ne pas être seulement pleinement homme ?

Une petite dernière pour la route…

Une obsession quasi mystique de la quête au mépris du but, voilà ce que Schoenberg entend communiquer à ses élèves. Car, dit-il, "si le but est naturellement de trouver, c'est aussi le terme de toute aspiration"
 

Avant-propos à la première édition du Traité d’harmonie d’Arnold Schoenberg, Vienne, juillet 1911 (M&M - JC Lattès - traduit de l’allemand et présenté par Gérard GUBISCH)

Une réponse

  1. Belle ouverture d’esprit !

    La pédagogie, c’est beaucoup un question d’envie et de passion…

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