Quand la musique était une architecture
Il y a si longtemps que nous écoutons des pianos et des orchestres symphoniques... Toute musique, aussitôt que plus de deux notes résonnent ensemble, nous paraît constituée de ce que nous appelons des accords. Ce sont les luths, d'abord, les guitares, les clavecins, c'est-à-dire les instruments qui s'animent sous nos dix doigts, qui ont ainsi façonné notre oreille et, à travers elle, notre perception, et donc notre pensée.
Ce n est pas ainsi qu'on écoutait Ia musique à la Renaissance et encore moins au Moyen Âge. Si nous voulons entendre cette musique dans sa justesse et comprendre quel sens lui donnaient ceux qui la chantaient et ceux qui l'écoutaient, il faut déshabituer notre oreille, puis notre esprit, de construire ces masses sonores que nous nommons « accord » avec les sons
qu'elle nous propose. La musique de ce temps-là ne nous présente pas des masses, mais des lignes. Les notes que nous entendons résonner ensemble appartiennent à des tracés mélodiques qui cheminent parallèlement et établissent entre elles des rapports que l'on doit saisir dans leur déroulement temporel, dans leurs durées juxtaposées, et non dans l'instant de leur rencontre.
Philippe Beaussant
(2006). Passages, de la Renaissance au Baroque
, Fayard, p.39-40
14 réponses
Un « accormatic », animation flash, permettant de trouver facilement les accords d’une tonalité se trouve à l’adresse :
http://eepc.fr/idees
Yeah ! C’est vrai que j’adore les jeux de mots (laids) et l’humour.
J’ai donné des cours de guitare pendant pas mal d’années, ce qui m’a obligé à m’adapter sans cesse aux différents niveaux et motivations. Je suis content de voir qu’il en reste quelque chose ;-)
Merci pour tes éloges dythirambiques. Ne t’inquiète pas, ça ne me fait pas enfler les chevilles, je prends ça comme un encouragement à continuer.
Je ne résiste pas au plaisir de reproduire ici un texte de Mick Goodrick (publié dans Guitar Player), un de mes maîtres à penser en matière de pédagogie, plein d’humour (anglo-saxon) et que je n’ai jamais rencontré non plus.
Mick Goodrick on teaching
« I learn a lot from my students. Many people have the attitude that knowledge is a thing, like a hamburger. If I have a hamburger, and you’re hungry, then I have to decide whether I want to give you some, which means there won’t be as much for me. But information isn’t like that. If I tell you something you don’t know, I still have it. In addition, now that you have the information, I can get your reaction to it and see what you do with it that might be different. So I end up with more« .
Voilà, tu me connais encore un peu mieux maintenant amigo
A bientôt
Jack
Bonjour Jack,
Eh bien oui mon post-scriptum était un trait d’humour car après avoir découvert ton Site, compte tenu de ses qualités (de fond comme de forme) et sa convivialité, j’avais ( et j’ai toujours) l’impression de m’adresser à un ami très compétent, attentif , patient et de plus altruiste, ce qui est assez rare;
C’est pourquoi je me suis permis ce petit écart sans aucune ironie.
Chaque fois que je lis tes explications, j’ai l’impression d’être très réceptif et de comprendre ce qui, avant, me passait largement au-dessus de la tête !! et c’est très fort.
Musique et pédagogie sont donc, grâce à toi, en parfaite harmonie.
Je vais arrêter là mes éloges pour ne pas trop faire souffrir ta modestie, mais j’ai encore quelques compliments sincères en réserve !!
Bravo et encore merci
Très cordialement
Claude
bonjour Claude,
et merci pour les encouragements, ça fait toujours plaisir.
Un sans faute pour ton harmonisation de la gamme mineure mélodique, bravo !!!
Le post-scriptum c’est de l’humour ou je n’ai rien compris ??? Parfois, quand on rentre du boulot, on est un peu lent ;-)
A bientôt
Jack