jackguitar

la guitare éclectrique de Jacques Vannet

Jack a dit...

Façon de composer

Je ne cherche pas à relever des défis. J'ai une imagination musicale très concrète. J'entends de la musique, naïvement. Je l’écoute dans mon cerveau, dans mon oreille intérieure. Le premier pas est toujours intuitif. Après vient la phase critique. celle du filtrage. J'élimine tout ce que, subjectivement, je juge mauvais. Je corrige, réécris, modifie ce que j'avais imaginé ; il y a une sorte de feedback, d'aller-retour, si bien que le résultat final n'est pas pareil à ma conception première. Notez que ce n'est pas moi qui ai inventé cette méthode ; j'ai lu que Debussy faisait de même. Par conséquent j'écris peu, ou plutôt j'écris beaucoup avant d'arriver à une composition, des centaines de pages d'esquisses que je jette ensuite. Je suis un peu comme un scientifique qui travaille dans la recherche fondamentale, ce qui veut dire : on a des problèmes, on cherche à les résoudre, mais quand on les a résolus on en découvre cent nouveaux. Sauf que dans 1'art, il n'existe pas de problèmes, mais des réalisations.

György Ligeti (2018). Au cœur de la création musicale , La Bibliothèque des Arts

L’enseignement de la musique selon Arnold Schoenberg

Arnold Schoenberg et la pédagogie

L’enseignement de la musique est un métier difficile que j’ai exercé pendant plusieurs années. J’espère avoir bien digéré les enseignements de Schoenberg ;-) dont je vous présente une facette ici…

Ce livre est né de ce que m’apprirent mes élèves. Lorsque j’enseignais, je ne cherchais jamais à dire uniquement aux élèves "ce que je sais", mais plutôt ce qu’ils ne savaient pas. Cependant, même si par là déjà je me sentais contraint de trouver pour chacun d’eux quelque chose de nouveau, le plus important n’était pas vraiment là. En effet, je m’efforçais surtout de dévoiler à mes élèves l’essence même de gisements profonds et, pour cela, jamais je ne fis référence à des règles rigides qui enserrent habituellement – et avec tant de soin – le cerveau d’un élève.

Et ça continue dans la même veine ;-)

Tout se résolvait, en fait, par des indications qui, d’ordinaire, pour l’élève comme pour le maître, ne présentent aucun caractère de contrainte. Si l’élève réusssit mieux sans ces indications, qu’il s’en passe. Mais l’enseignant doit avoir le courage de se compromettre et ne pas faire de sa personne un êttre infaillible qui sait tout et jamais ne se fourvoie. Il faut, bien au contraire, qu’il se montre l’infatigable et éternel chercheur qui, parfois, peut trouver. Pourquoi vouloir jouer au demi-dieu ? Pourquoi ne pas être seulement pleinement homme ?

Une petite dernière pour la route…

Une obsession quasi mystique de la quête au mépris du but, voilà ce que Schoenberg entend communiquer à ses élèves. Car, dit-il, "si le but est naturellement de trouver, c'est aussi le terme de toute aspiration"
 

Avant-propos à la première édition du Traité d’harmonie d’Arnold Schoenberg, Vienne, juillet 1911 (M&M - JC Lattès - traduit de l’allemand et présenté par Gérard GUBISCH)

Une réponse

  1. Belle ouverture d’esprit !

    La pédagogie, c’est beaucoup un question d’envie et de passion…

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