jackguitar

la guitare éclectrique de Jacques Vannet

Jack a dit...

L’objet de la musique

L'objet de la musique est le son. Sa fin est de plaire et d'émouvoir en nous des passions variées. Aussi, des chants peuvent-ils être à la fois tristes et plaisants ; il n'y a rien d'étonnant à ce qu'ils produisent des effets si différents : ainsi les auteurs élégiaques et les auteurs tragiques nous plaisent d'autant plus qu'ils excitent en nous davantage de peine.
Comme moyens en vue de cette fin, il existe deux propriétés principales du son, à savoir ses différences sous le rapport de la durée ou du temps, et sous le rapport de la hauteur relative au grave et à l'aigu. Car, en ce qui regarde la qualité du son lui-même, avec quels corps et quelle matière il est produit le plus agréablement, cela regarde les Physiciens.

René Descartes (1987). Compendium musicae , Édition F. de Buzon, Paris, PUF, p. 54.

le jeu sur une corde

« Peu de guitaristes utilisent le jeu sur une corde, mais ceux qui l’utilisent sont parmi les meilleurs de la planète »
Mick Goodrick

La guitare à une corde

Si vous jouez déjà de la guitare, vous utilisez sans doute le jeu en position – index dans une case quelconque et développement sur les 6 cordes -, toutes les méthodes de guitare sont faites dans ce sens.

Moi, je pense que le jeu sur une corde est aussi important, sinon plus, et devrait être abordé d’abord lors de l’étude de l’instrument.

Dans les musiques extra-européennes, le jeu sur une corde le long du manche est beaucoup utilisé (exemple : le sitar ou le oud).

Les avantages du jeu sur une corde.

La théorie musicale peut être présentée de manière plus logique. On visualise plus facilement les intervalles (une case représente un demi-ton), la structure des gammes est plus claire et les arpèges aussi.
Le travail de la dynamique, de l’articulation et du timbre, est plus facile puisqu’on ne change pas de corde.

Inventions rythmiques

On peut faire un travail rythmique plus approfondi, puisque les difficultés du jeu au médiator apparaissent plutôt avec les changements de corde. (j’ai souvent constaté que mes élèves, lors d’un solo improvisé, étaient plus inventifs rythmiquement sur une corde que sur plusieurs !).

Le jeu de la main droite est facilité (voir plus haut), donc on peut aborder le travail du médiator de manière logique (aller-retour).

La musique l’emporte sur la technique !

On joue plus musicalement, car on ne peut plus utiliser les plans rapides en position (genre Satriani !), qui sont des patterns appris par coeur et répétés mécaniquement.
On apprend tout de suite à explorer et à utiliser tout le manche.

7 réponses

  1. Salut et tous mes voeux JACK. Je me régale à lire tes commentaires même si je ne comprends pas tout. Bon, voilà, il y a un an j’ai commencé la guitare classique avec des tas de doutes sur mes capacités vu également mon âge – 58 – ( plutôt pathétique et sans fondement, je m’en aperçois aujourd’hui). Tu m’avais si bien et si sincèrement encouragé que je me suis accroché. Du coup, les barrés si difficiles, l’enchainement des accords et qq rythmes basiques, çà le fait après moultes efforts et régularité.

    J’ai toutefois du mal à attaquer une 2e phase et je ne sais pas vers quel type d’apprentissage m’orienter. En fait nos cours sont donnés par des amis bénévoles qui ne possèdent pas tj une bonne pédagogie et j’aimerais pouvoir formuler une demande précise quant à mes besoins.

    Peux-tu me conseiller? Merci d’avance.

    1. Merci Daniel et reçois en retour mes meilleurs vœux pour la nouvelle année !

      Quand tu dis que tu joues de la guitare classique, veux-tu dire que tu joues sur une guitare classique ou que tu travailles le répertoire classique ?
      Après c’est vraiment difficle de donner des conseils sans savoir à qui on a affaire… Mais si je reste dans les généralités, je dirais que pour avancer il faut un but.
      Evident non ? Alors, je te retourne la question : quel est ton but ?

      A suivre

      Jack

  2. Puisque tu es dans la métaphore artistique, je pense que l’éducation musicale (ou l’apprentissage) est vraiment différente de l’enseignement artistique tel qu’il est prodigué dans les écoles des Beaux-Arts aujourd’hui. Dans l’apprentissage de la musique, on cherche à former des interprètes, avec une bonne technique, qui déchiffrent bien, et qui interprèteront une œuvre écrite par un compositeur (c’est un très lourd travail que je ne cherche pas à minimiser ici). C’est le même principe pour les autodidactes de la musique populaire, ils apprennent à jouer des morceaux, à reproduire note pour note les solos (avec le son) de leurs idoles. Ce principe, je l’ai aussi utilisé pour mes élèves dans mes cours, il est très formateur mais il peut aussi nous enfermer dans une méthode qui ne sera jamais sublimée dans un rendu artistique. Souvent, les élèves que j’ai eus en cours n’avaient aucun autre propos que de jouer du Clapton, du Django Reinhardt, du Brassens etc. Et c’est là la différence fondamentale avec les Beaux-Arts. On ne fait pas de Picasso aux Beaux-Arts. Ni de Van Gogh, ni de Richter etc. Le cubisme n’est pas réduit à une technique (comme le tapping), la méthode qui a présidé à l’élaboration d’une œuvre disparaît entièrement dans sa réalisation. On ne prend pas de cours de Picasso mais des cours de peinture… La peinture est le médium pour exprimer nos désirs, pour communiquer quelque chose aux autres, par pour transformer en cliché ce qui a été l’expression authentique d’un artiste. A partir du moment où Hendrix a existé, on ne devrait plus jamais faire de Hendrix comme lui…
    Donc mon conseil en réponse à ta question : FAIRE DE LA MUSIQUE !
    C’est un peu mon credo sur ce site et tous les articles que je publie sont faits avec ce souci en tête.
    La musique avant la guitare ! S’exprimer à travers la musique et son vecteur (pour nous) : la guitare.
    Léonard de Vinci disait : la pittura è cosa mentale, dont l’objet est de montrer l’homme et les intentions de son âme. Je dirais bien la même chose de la guitare : « la guitarra è cosa mentale ».

    Jack

    1. tu c’est que tu me plais quand tu parles comme ça jack ^^ c’est de cette manière que je vois l’art et la guitare ne fait pas exception, en tant qu’autodidacte je ne voulais jamais apprendre à jouer des morceaux déja joué, je voulais tjs faire mes propre création, bien sur j’écoutais beaucoup de musique mais à un moment seul tu rend bien compte que si ces différent artiste sont tes prof faut bien que tu travail avec eu d’une manière ou d’une autre et faut bien aquérir tes outils de travail pour tes propre création mais si je devais faire que de l’interpretation j’areterais de suite la guitare ce que je veux comme dans d’autre domaine artistique c’est m’exprimer

  3. Je me permets de te tutoyer. Après tout, Dieu, on le tutoie !

    Tu portes la parole de Mick Godrick (dont j’ai la « méthode » « Advanced Guitarist »), ça montre à quel point tu as du goût : c’est d’une telle évidence que c’est à se demander pourquoi presque personne ne passe par cette étape pourtant fondamentale, cruciale et élémentaire…

    Ton site est une leçon de clarté, de cohérence et d’intelligence. Une vraie bouffée d’air frais. Dans mes favoris, illico :)

    « Compote » m’a laissé sur « le bas du dos », un superbe morceau d’une grande clarté et « lisible » malgré sa complexité. Ca montre à quel point tu maitrises ton sujet.

    Deux questions pour finir :
    – Comme tu es très « éclairé », quelle astuce aurais-tu pour sortir des ornières creusées par 5 ans de pratique de guitare autodidacte basée sur des plans pentatoniques ?
    – Connais-tu des cadences typiques au mineur qui me permettraient de bosser efficacement la gamme mineure harmonique et mélodique ?

    Bonne continuation en tout cas et encore merci !

    1. bonjour,

      et merci de ces éloges, je reste sans voix ;-) Mais ça fait quand même toujours beaucoup plaisir ces petits moments où on est en phase avec un autre humain.

      Concernant tes questions, pour moi, il en va de la gamme pentatonique mineure comme de la gamme mineure mélodique ou tout autre gamme. Ce ne sont que de gammes. Si la gamme pentatonique mineure est l’expression authentique de la personnalité d’un musicien, comme chez Hendrix par exemple, il trouve en elle la plus grande liberté qui puisse exister. Au contraire, si elle est utilisée en tant que gamme pour remplir sur des suites d’accords, pour faire des solos sans âme au kilomètre (pas de noms), pour passer des plans rebattus etc., ça ne m’intéresse plus.
      Quand tu dis « sortir des ornières creusées par 5 ans de pratique« , c’est ton analyse ou ce qu’on t’a dit ? Pourrais-je entendre quelque chose de toi pour vérifier si tu ne te trompes pas de coupable ?

      En réponse à ta deuxième question, je rebondirai, encore et toujours, sur ma première réponse donnée ci-dessus, posons d’abord le problème d’un point de vue musical :

      • la gamme mineure harmonique est une construction artificielle dans l’histoire de la musique. Je dirais même qu’elle n’existe pas ! En effet, aucun morceau, dans le répertoire classique (à ma connaissance) n’est construit sur cette gamme. Cette gamme est née de la nécessité de retrouver la cadence V7 -> I du majeur, en haussant le VII de la gamme mineure naturelle relative.
      • Idem pour la gamme mineure mélodique, elle a été inventée pour incorporer les degrés VI et VII haussés (avec résolution sur la tonique) de la gamme mineure naturelle que les compositeurs de l’époque baroque appréciaient fort (écoute « Bourrée » de Bach par exemple). D’ailleurs, comme tu le sais sans doute, il ne s’agit ici que de la forme ascendante, la forme descendante reprenant les degrés de la gamme mineure naturelle.

      Tout ce blabla pour te dire de ne pas tromper. Si tu veux jouer du jazz modal ou certaines formes de jazz-rock/fusion, tu peux effectivement travailler la gamme mineure harmonique comme on travaille la gamme majeure, cad comme un matériau compositionnel, mais si le but est de faire de la musique « ordinaire » (je ne sais pas ce que tu joues, je ne te connais pas), tu n’auras pas besoin de ces 2 gammes, ton oreille t’indiquera quand hausser la sensible en mineur (si tu chantes, tu dois le faire spontanément sans même le savoir).

      Est-ce que tout ça a un sens pour toi ?

      Comme tu le vois, de simples questions pratiques peuvent engager toute une vie musicale derrière…

      Amitiés

      Jack

      1. Pfiou, trop fort. C’est d’une telle évidence là aussi : un dessinateur inspiré avec un bout de fusain sera toujours plus intéressant qu’un peintre sans imagination et 454621 tubes de gouache…
        Mon problème est un peu là : j’ai un peu de gouache sur ma palette (je t’ai envoyé un lien FTP pour écouter une de mes compos) mais plus l’inspiration du dessinateur au fusain, je fais comment dites docteur ?

        Après promis, je ne te harcèle plus !!!

        Merci pour ta réponse, Jack.

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